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Un dépassement de soi sans peur et sans limites

Un dépassement de soi sans peur et sans limites

Dans sa carrière de snowboardeuse, Anna Gasser a déjà remporté tous les titres et malgré tout, rien ne peut l’arrêter. Dans cette interview, elle nous explique le lien qu'elle tisse entre progrès et intuition.

Texte : Nadine Kaminski ― Photo : Michael Krosny Temps de lecture : 6 min

Portrait d’Anna Gasser devant un fond flou, en extérieur

Anna Gasser n'a découvert sa passion pour le snowboard qu'à l'âge de 18 ans. Dix ans plus tard, elle a non seulement fait un sans-faute aux Jeux Olympiques et aux championnats du monde, mais elle a aussi été nommée deux fois sportive de l'année dans son pays : l'Autriche. Elle est la première femme à avoir réussi certaines figures époustouflantes. Dans cet entretien, nous avons parlé de courage, de force mentale et du besoin de faire toujours mieux.

Anna, tu es connue pour tes sauts à couper le souffle : on pourrait presque parler de cascades. Comment fais-tu pour créer de nouvelles figures ?
Dans le snowboard, tout se passe dans la tête : je répète toutes les figures des centaines de fois dans mon esprit avant de les accomplir. Il y en a même auxquelles je réfléchis depuis quatre ans et que je n’ai toujours pas réalisées sur la neige.

Tu imagines donc toujours un scénario avant de sauter ?
Oui ! Ou plutôt, je ressens les figures. Par exemple, avant de réaliser mon premier Double Cork, j’avais déjà accompli la première partie du saut plusieurs fois en live. Je pouvais donc déjà sentir comment m’y prendre. Ensuite, j’ai visualisé et essayé de ressentir comment se passerait une seconde rotation tête la première. J’avais vu cette figure tellement de fois que je l’avais déjà envisagée sous tous les angles… Lorsque je l'ai enfin réussie, cela m'a semblé totalement naturel, pas du tout comme si c'était ma première fois.

Mais d’où te vient le courage nécessaire pour effectuer une multiple rotation tête en bas à 20 mètres au-dessus du sol ?
Déjà toute petite, j’étais intrépide. Je me sentais parfaitement à l’aise dans les airs.  Par exemple, je sautais du plongeoir de 10 mètres à 10 ans. Avec le snowboard, c’était la même chose. Les petits kickers (figures) m’ont vite ennuyée. Je voulais voir plus grand ! J’avais envie de progresser et de tenter de plus grands sauts. Se dépasser procure un sentiment incroyable. J’ai toujours voulu essayer quelque chose de nouveau, de plus fort encore. Je ne me lasserai jamais de ces deux ou trois secondes dans les airs que l'on obtient sur un gros kicker.

Se dépasser procure un sentiment incroyable.

Anna Gasser

Que ressens-tu lorsque tu réalises un saut ?
C’est comme si le monde entier se figeait l’espace d’une seconde. Dès que je me lance, je n’entends et ne vois plus rien. Je suis vraiment dans l’instant. C’est une sensation indescriptible – comme une sorte de tunnel dont je ressors uniquement lorsque j’atterris. C’est une sensation vraiment particulière, et qui rend un peu accro.

Quel rôle joue ton intuition ?
Je l'écoute beaucoup. Chaque fois que je fais un saut et dans la plupart des compétitions. Par exemple, aux Jeux Olympiques, quelques instants avant mon dernier saut, j'ai opté pour quelque chose de différent de ce que j'avais prévu. La plupart du temps, suivre mon intuition est le bon choix. Les blessures surviennent généralement lorsque j'essaie de lutter contre ce sentiment.

Lors d’une compétition, une commentatrice a dit de toi : « Elle ne voit pas ce qui est, mais ce qui pourrait être. » Est-ce que cela te parle ?
C’est très sympa de sa part ! Et pourtant, je ne suis pas réellement une bonne compétitrice. Ce qui m'intéresse surtout c’est de montrer ce que je sais faire de mieux, ce qui n’est pas très judicieux d’un point de vue tactique. Je ne suis pas satisfaite si je me retiens. Cela fait de moi un pari risqué dans les compétitions : soit je termine dans le top 3, soit en queue de peloton parce que l’envie m’a pris de faire quelque chose de décalé.

Anna Gasser dans un manteau beige, appuyée contre une porte de garage.
Plan moyen d'Anna Gasser regardant la caméra par-dessus son épaule.

Quelle victoire a le plus compté pour toi ?
C’était une compétition au tout début de ma carrière, au cours de laquelle j’ai remporté mon premier prix. Il faut se rappeler qu’à l’époque, je m’étais lancée dans ce sport sans entraîneur et sans le soutien d'une association ou d'une fédération. Je me débrouillais toute seule et j'étais soumise à une pression financière extrême. Tout le monde me disait alors que j'étais trop âgée pour me lancer dans ce sport, que je devais oublier le snowboard et plutôt aller à l'université. Gagner cet événement et la somme d'argent qui y était associée a été un moment décisif.. Le message pour moi était fort et clair : je pouvais le faire et je devais continuer. En y réfléchissant, je n'ai pas gagné du tout, je suis arrivée troisième. Mais j’étais tout de même sur le podium après m’être mesurée aux meilleures du monde.

Tu concours en Slopestyle, une sorte de parcours parsemé d’obstacles, et en Big Air, une forme de saut acrobatique sur tremplin. Laquelle de ces deux disciplines te donne le plus d’adrénaline ? Et préfères-tu l’une à l’autre ?
Ça dépend. Le Slopestyle me rend plus nerveuse car il faut faire un sans-faute sur une descente aussi longue que difficile. Quant au Big Air, on tente souvent les figures les plus difficiles. C’est pourquoi je suis souvent fébrile durant cette épreuve – non pas en raison de la compétition, mais parce que je veux montrer quelque chose que je n’ai peut-être encore jamais fait auparavant. En soi, je préfère le Big Air car j’aime bien me concentrer sur une seule et même chose. Mais une victoire en Slopestyle me fait toujours particulièrement plaisir parce que j'ai moins de succès dans cette discipline que je n'en ai en Big Air.

Tu as déjà accompli tant de choses. Quelle est ta motivation au quotidien pour relever de nouveaux défis ?
Progresser continuellement est essentiel pour moi. Je ne veux pas stagner mais évoluer ! Pour moi, une journée est réussie lorsque j’ai créé quelque chose de nouveau.

Tu n’as donc pas encore atteint ton apogée en tant qu'athlète ?
Non, et je ne pense pas qu’il faille penser en ces termes. Si j’avais l’impression d’avoir atteint mes limites, le moment serait venu pour moi d’arrêter ce sport, du moins sur le plan professionnel. Mais je n’y pense pas vraiment, ça ne ferait que me limiter.

As-tu tout de même déjà une idée de ce que tu aimerais faire lorsque le snowboard ne sera plus ton activité principale ?
J’espère tout simplement que je trouverai une activité qui me passionnera tout autant. J’aimerais bien aussi devenir maman un jour... Voilà mes projets dans les grandes lignes. Et sur le plan professionnel, je me verrais bien dans un environnement créatif : le cinéma ou la photographie par exemple. Mais plutôt derrière la caméra que devant.

Je ne veux pas stagner mais évoluer !

Anna Gasser

Dans une veste camel, Anna Gasser se tourne vers la caméra
Anna Gasser sur le tournage de la série Audi « Une Histoire du Progrès ».

Tu as été la première femme à avoir réussi un certain nombre de sauts spectaculaires. Ces premières mondiales te procurent-elles des sensations différentes de celles que tu éprouves en gagnant une compétition ?
Pour être honnête, le plus grand moment de ma carrière jusqu'à présent n'a pas été de gagner la médaille olympique mais de réussir le triple cork. Tout simplement parce que ça n’avait encore jamais été fait auparavant. Aux États-Unis, les gens m’ont ensuite abordée en me disant : « Tu es bien celle qui a réalisé un Triple pour la première fois ?! ». Et pourtant j’avais remporté l’or aux Jeux Olympiques à peu près au même moment. Avoir franchi une étape aussi importante et donner un nouvel élan à ce sport est plus important pour moi que n'importe quel titre.

Quand atteins-tu tes limites ?
Quand je suis freinée – au sens propre du terme – par quelque chose que je ne contrôle pas, par exemple une blessure. Pour moi c’est ce qu’il y a de plus difficile dans ce métier. Devoir attendre et être spectatrice de ce que font les autres et que tu aimerais faire aussi. Ce n’est vraiment pas mon fort, j’ai encore des progrès à faire dans ce domaine. J’ai toujours aimé repousser mes limites depuis que je suis toute petite, par exemple en voulant grimper dans les plus grands arbres. Et ce n'était pas différent avec le snowboard. Je me suis lancée dans l'aventure en repoussant mes propres limites, en allant parfois trop loin, trop vite. Et puis, un accident arrive et tout s'arrête. Mais souvent, les limites sont aussi dans la tête. Elles se mettent en travers de ce que vous voulez réaliser. Il importe alors de ne pas leur accorder une place trop importante.

Es-tu plus exigeante que d’autres vis-à-vis de toi-même ?
Je pense que tous les sportifs et sportives de niveau olympique sont extrêmement exigeants par rapport à eux-mêmes. Sinon, jamais ils ne seraient allés si loin. Mais tous n’ont peut-être pas la même motivation ! Pour moi, par exemple, arriver première au classement n’est pas si important. Je préfère me dépasser moi-même.

 
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